Le Cul Tanné de Steph (nov 2015)

Et le super Iron Butt (nov 2016)

 

Toulon - Nice - Gênes - Pise - Grosseto - Florence - Bologne - Trieste - Milan - Gênes - Toulon
22 novembre 2015 - 1621 Km.

Steph n’a pas suivi la recette du cul tanné à la lettre : le faire à deux en été et sous le soleil.
Il a préféré la jouer seul et sous la pluie.
Telle une quête initiatique de chevalier solitaire comme Perceval cherchant le Graal.

 

Le Cul Tanné de Steph

Je suis parti de Toulon à 5h20 ce dimanche 22 novembre 2015, direction l'Italie où je me suis pris le Mistral en rafales jusque dans l’Estérel. Là, j'ai été un peu plus à l'abri, mais du coup j'ai eu droit à la bruine. C'est une espèce de crachin avec lequel tu ne sais pas trop si tu dois mettre ta combinaison de pluie ou attendre que ça se lève! Du coup, dans la nuit noire le froid a vraiment commencé à se faire sentir. Ceux qui me connaissent savent bien que je suis l'inverse d'un frileux...mais là c'était plus possible. Je me suis donc arrêté vers Mougins pour mettre ma combinaison de ski que j'avais pris en cas où je tomberai en panne!! Quelle bonne idée! Et je l'ai mise par dessus le reste de ma tenue de biker hivernale tellement je sentais que ça allait piquer! Ben ... j'ai bien fait. Arrivé en Italie, le soleil a commencé à se lever, enfin! Les quelques degrés ainsi gagnés étaient toujours bons à prendre ... même si ce magnifique levé de soleil éblouissait quelque peu. Et enfin aux alentours de Pise, soleil radieux, ciel bleu, températures agréables. Les Chapters locaux ne s'y sont pas trompés et j'ai croisé pas moins de 4 groupes! La Toscane est magnifique en cette saison d'automne.

J'amorce mon retour vers le Nord à Grosseto. Je pensais y trouver l'autoroute qui me remonterait vers Sienne, mais celle-ci est en travaux et ne sera pas prête avant une bonne dizaine d'années ... c'est donc sur les petites routes que je découvre la neige tombée la veille et le matin. La Harley est très joueuse sur le mouillé, mais sur la neige, elle devient vite agaçante. Heureusement, ces 50 km sont finalement vite avalés.

Je continu mon chemin jusqu'à Vérone, via Florence et Bologne. Puis la circulation très dense et la nuit à partir de Milan. Et enfin retour sur Vintimille et Menton où je franchis le cap des 1515 km. Malheureusement les CRS du plan vigipirate sont là... je ne peux pas prendre la photo du compteur (pour l'anecdote, quand j'ai voulu sortir l’appareil photo de mon blouson ...je gênais un "peu" la circulation, ça a commencé à klaxonner gentiment, l'appareil photo ne voulait pas sortir, c'est alors que j'ai senti une certaine tension dans les rangs des policiers. Avec ma dégaine de Bibendum, bien gonflé par les multicouches de vêtements, je n'ai pas voulu qu'ils me prennent pour quelqu'un d'autre... je suis reparti). J'ai passé le cap des 1000 miles vers le Muy sous une pluie battante et je suis rentré un peu engourdi à la maison après plus de 16h sur la moto.

Le "cul tanné" est un défi sur soi, car physiquement il met à l'épreuve, c'est vrai. Mais c'est aussi un moment privilégié de réflexion, où l'on peut penser au passé, à l'avenir et surtout à tous ceux qu'on aime.

Rien que pour ça, 1515 mercis!

 

 

Steph remet ça avec un Iron Butt (nov 2016)

Comme je l'avais annoncé en avril dernier, j'ai retenté ma chance pour les 1500 miles de l'Iron Butt et pour rendre hommage aux chevaliers de l'ordre du cul tanné, je me suis permis de tenter les 1515 miles !!

Je suis donc parti Mardi 1er novembre,  départ officiel 10h21, arrivée officielle 8h53 le 2/11 (Tickets de caisse faisant foi, et avec signature de deux témoins à chaque fois) distance parcourue : 2571 km au compteur de mon street glide CVO et 2 467 au traqueur GPS et 2462 sur google maps !!! (110km d'écart!!! Certes, mais ça ne fait que 4% de différence...à réfléchir dans le calcul des distances et des conso moyennes! Et effectivement, un 140km/h au compteur fais bien un 134km/h au GPS) Mais bon, les 2438km (1515 miles) du défi sont réalisés dans tous les cas!!

https://goo.gl/maps/mvcj6va667t

La route fut difficile et la vue générale est que je me suis gelé! 

Parti de Toulon sous un magnifique soleil et ciel bleu, je me suis retrouvé à Montélimar sous un ciel tout noir qui m'a fait hésiter à poursuivre. Heureusement, ce sale plafond n'a duré que 50 km. Puis tout va bien jusqu’à Fontainebleau, où commence un  brouillard humide qui ne m'a quasiment plus quitté jusqu'à Montpellier. Le plus dur fut sur la fin, de Bayonne à Toulouse, avec une route quasi-déserte, un brouillard laissant une faible visibilité sur 50m environ et encore sans parler de la visière du casque qui se couvre de rosée. J'attendais que des voitures me doublent pour les suivre un peu. Mais ils roulent tous à 150km/h et sans visibilité je n'arrivais pas à les suivre plus de 3 ou 4 km. Sur des routes où des traversées d'animaux sauvages sont annoncées, ça ne valait vraiment pas le coup de prendre des risuqes. Arrivé à la station service de Montpellier, le jour commençait à se lever. Il m'a fallut presque 1 minute pour pouvoir descendre de la moto tellement mes jambes étaient engourdies! J'avais pourtant un collant en polaire, un jean et un épais pantalon de ski par dessus. Et pour le haut, un Damart, deux polaires, mon blouson en cuir, le gilet en cuir par dessus et enfin une parka avec double doublure en polaire!! Le biker est toujours mal équipé contrairement à son cousin "motard"! Et donc le brouillard humide a fini par transpercer ma frêle armure au bout d'aussi longues heures. Et comme mon ami Fredo me l'avais dis; "la nuit est longue en automne!" Effectivement, elle dure plus de 14h! 

Heureusement, les pauses plus rapprochées sur la fin (jamais plus de 250km et chaque fois que nécessaire), la boisson magique qui vous donne des ailes et les cafés bien chauds m'ont permis de tenir le coup sans trop de difficulté finalement.

En conclusion, ce n'est pas un défi agréable à faire en dehors de l'été. D'abord parce que les conditions météo sont aléatoires et généralement difficiles, mais aussi parce que la nuit, tu vois pas les paysages!! Et ça, ça m'a beaucoup manqué. En revanche, j'ai eu les odeurs...de l'épandage massif et ce n'était guère agréable.  

Mais bon, comme moi j'aime bien ce type de runs qui ressemble un peu aux courses d'endurance, il ne me reste plus qu'une question à résoudre : quel sera mon prochain défi?

 

Remarque de Julius

Bravo Steph, d'autant plus que l'Iron Butt c'est 1000 miles (soit 1610 Km) en 24 heures ou 1500 miles (2415 Km) en 36 heures. Toi tu as fait 2462 km (GPS) en moins de 23 heures. http://www.ironbutt.com/ridecerts/

Chapeau bas ! Tu as donc non seulement le cul tanné mais aussi en fer,
le fer tanné n'exitant pas on peut dire "cul blindé" peut être ?

Seulement 2500 bornes en 22h30, donc sans dormir, en novembre par des conditions MTO moyennes, il me semble que l'on fleurte avec les limites de la résistance humaine et donc de la sécurité. J'imagine que tu sais ce que tu fais et ce que ton expérience te permet d'accomplir néanmoins je te suggère d'en rester là et de ne pas tenter plus extrême.

Le cul tanné nous parraît à la portée de tout motard expérimenté en bonne condition physique et possédant une moto fiable, mais Moto macho n'encourage pas du tout des distances et des durées notablement supérieures.

 

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